dimanche

Une approche pour des stratégies de survie

Écrit par Prof Mozart DeRoneth
Haiti Impact / 01-10-2008


Ce n’est pas la fin d’Haïti. Encore moins celle de son peuple. En dépit des calamités et les allusions d’extinction annoncée de la première république noire du monde, nous continuons à croire en nous et en notre avenir. En effet, a moins de 29 mois de la fin de son deuxième et dernier mandat, au milieu de l’un des plus grands désastres naturels de notre temps, le président Préval, à la 63eme assemblée de l’Onu fait allusion à : « Un projet de reconstruction pensée selon une approche systémique et pouvant compter sur une véritable solidarité pour mobiliser les ressources nécessaires à sa mise en œuvre ».

L’approche systémique consiste en un système d’éléments interactifs formant un tout intégré. Il s’agit de l’identification de structures, de principes fonctionnels et d’approches a travers le système. A partir de la, il devient donc possible d’organiser les connaissances et savoir faire en modèles afin de les utiliser pratiquement.

Ainsi, l’approche systémique organise les connaissances et expériences et rend l’action plus efficiente. A ce niveau, elle est donc différente de l’approche systématique puisqu’elle va au delà de la configuration d’un problème a partir d’actions séquentielles. L’approche systémique commande des interactions complexes, une interdépendance indispensable entre entités, secteurs et environnements. D’où son aspect d’irréversibilité. Car l’interaction entre les parties est aussi importante que les éléments. Elle est axée sur l’organisation pratique structurée, l’interdépendance et la régulation.

En tant que méthodologie, l’approche systémique rend possible la collection, l’organisation rationnelle de connaissances cumulées en vue d’améliorer l’efficacité des initiatives constructives. Comme préalable, elle exige une discipline, tout un ensemble de procédures, un fil conducteur adapté, des approches ajustées ainsi que des
évaluations périodique et des questionnements permanents.

Il est important de souligner que l’approche systémique est à la fois différente et complémentaire de l’approche analytique. Alors que la première unifie et se concentre sur les parties, l’approche analytique réduit le système dans ses éléments distinctifs afin de les étudier en détail, dans le but de comprendre les interactions entre eux.
D’autre part, l’approche systémique étudie les effets des interactions tandis que l’approche analytique se concentre sur la nature des interactions.
Du même coup, l’approche systémique met l’accent sur la perception générale, l’ensemble, alors que l’approche analytique précise les détails. De plus, l’approche systémique est pluridisciplinaire et l’approche analytique
juxtaposable. D’autre part, l’approche systémique conduit vers l’action via des objectifs. Tandis que
l’approche analytique amène vers l’action programmée en détail.

Finalement, l’apport du systémique et de l’analytique peut se caractériser comme étant la connaissance d’un tout et celle des détails qui se rejoignent pour l’approfondissement, le progrès et la réussite d’une entreprise.


Ainsi donc, la complexité de l’approche systématique nécessite une application générale. Elle ne peut-être utilisée de façon sélective pour la construction physique du pays. Elle doit tout aussi englobé les constructions sociale, politique, économique et culturelle.

L’approche systémique transcende le temps, les groupes, les secteurs, les partis, les sexes et les ages. Elle typifie un phénomène d’intégration ou de rassemblement au sein duquel tout le monde se retrouve, au bénéfice de l’ensemble, de la communauté en générale. Elle possède toutefois ses pré requis, ses mécanismes d’adaptation et de renouvellement.
Que ce soit sur le plan social, politique et économique, il est impératif de tenir compte des indicateurs, des tendances, des facteurs clés ainsi que des différents contextes.

L’approche systémique généralisée peut commencer a mettre fin à la fausse assomption que l’aide étrangère peut a elle seule conduire a la transformation, au développement et a la modernité. A notre avis, la déclaration du président a l’Onu est une formulation de sa vision, sa lecture des réalités a travers l’histoire, sa détermination des tendances actuelles, ses perspectives. La prochaine étape est gestionnaire et peut être abordée comme un nouveau contrat. Tout compte fait, c’est un long processus auquel l’actuel pouvoir ne saurait contribuer qu’en posant les bases.

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