dimanche

Les banques haïtiennes épargnées par la crise bancaire internationale

Haiti Impact
17-10-2008



Le président de l’Association des Economistes Haïtiens (AEH), Eddy Labossière a indiqué mercredi que les banques haïtiennes ne sont pas exposées à la grave crise financière qui secoue actuellement la plupart des grandes économies du monde. Relevant les 4 éléments à l'actif d'une banque commerciale: disponiblité de liquidités, portefeuille de crédit, portefeuille de placement, et immobilisation, Eddy Labossière souligne que les portefeuilles de placement des banques haïtiennes ne sont pas soumis aux dangers, n'ayant pas l'habitude d’acheter des titres sur le marché international, transactions qui rapportent de gros rendements mais qui présentent aussi de graves risques.

Le maximum qu'on doit faire, c'est investir, sans risque, dans les bons du trésor américain, a-t-il dit. Eddy Labossière estime aussi que les banquiers haïtiens ne sont pas de véritables banquiers. Une banque authentique, ajoute-t-il, est une institution qui reçoit des dépots et donne des crédits.

Les banques haïtiennes ne répondent pa à cette logique et leurs revenus ne sont, de ce fait, pas de véritables revenus bancaires, n'étant pas issus de crédits accordés, a-il encore soutenu, ajoutant que ce qu'elles font de leurs capitaux c'est acheter des bons BRH et acheter des devises pour les revendre".

Le président de l'AEH reconnait toutefois que l'environnement sécuritaire et légal n'est pas propice à l'octroi de crédits dans un pays (Haïti) où un seul individu peut avoir 3 numéros d'identité.

Si les banques haïtiennes ne sont pas exposées à la crise boursière et à la crise bancaire mondiale, les familles haïtiennes doivent toutefois s’attendre à en ressentir de graves conséquences, a averti l’économiste. Puisque notre économie repose en grande partie sur l’aide internationale et les transferts de la diaspora, il y a lieu, a-t-il dit, de s’attendre à des jours difficiles.

L’économie mondiale est en phase de récession et la plupart des pays donateurs sont en crise ce qui fait qu’ils pourraient difficilement continuer à aider Haïti, a dit M. Labossière qui affirme comprendre que le president Preval soit revenu les mains vides du sommet de l'ONU à New-York.

Beaucoup de gens vont perdre leurs emplois en Amérique du Nord et ailleurs dont des membres de la diaspora haïtienne qui a transferé l'an dernier en Haïti 1.6 miliard de dollars.

Dans ce contexte, il convient, selon M. Labossière, de revoir le mode d’organisation de la société haïtienne et de restaurer l'Etat.. Il existe, a-t-il dit, un problème majeur quand 70% du budget de l’Etat est couvert par l’aide internationale.

"Au lieu d'affecter le maximum des 30% tirés du trésor public à la redynamisation de la production locale, on préfère les investir dans la créaton de ministères".

"Tout comme se pose aujoud'hui la problématique de la refondation du capitalisme dans le monde occidental, si on veut eviter son efondrement, il faut impérativement rebâtir la nation haïtienne", avertit l'economiste.

Il a relevé au pasage, que lorsqu'on parlait autrefois de nationalisation, on faisait référence aux pays comnunistes et socaliste. Aujourd'hui, signe des temps, c'est la nationalisation qui est en train de sauver le système capitaliste. AHP

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