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Haïti/Rép. Dominicaine : Baisse des échanges de certains produits alimentaires entre les deux pays

P-au-P, 16 oct. 08 [AlterPresse] --- Le Laboratoire des relations haïtiano-dominicaines (Larehdo) a organisé, ce 16 octobre 2008, une « journée de réflexion sur les échanges transfrontaliers de produits agricoles », à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation.

Des experts haïtiens et dominicains ont, à l’occasion, présenté des études réalisées sur « les échanges transfrontaliers via Jimani/Malpasse (nord-est de Port-au-Prince) et les Politiques sectorielles en République Dominicaine ».

Les études de filières de produits d’élevages et maraîchers ont été présentées par l’agroéconomiste Alex Bellande du Larehdo et l’économiste dominicain Wagner R. Gomera Aquino de « Instituto de desarollo de la economia asociativa (IDEAC) ».

La présentation de Wagner Gomera a souligné une tendance à la baisse de l’exportation de certains produits dominicains vers le marché haïtien.

L’application de politique non conforme à la réalité, les désastres naturels, la diminution du pouvoir d’achat de la population, sont autant de facteurs qui pourraient expliquer une telle tendance, selon l’expert dominicain.

Les statistiques officielles dominicaines révèlent que les exportations dominicaines vers Haïti sont évaluées à 157 millions de dollars américains l’an.

Le point de passage Jimani/Malpasse représente 12% de ce montant, selon l’économiste Wagner Gomera qui a centré son analyse sur des produits, tels la banane verte, la banane plantain, les œufs, la noix de coco, commercialisés avec Haïti.

Pour sa part, le principal responsable du Larehdo, Richard Mathelier, précise que Jimani/Malpasse constitue un point d’exportation important pour les deux pays.

« Le marché haïtien reste un marché assez facile de pénétration pour les Dominicains », estime Richard Mathelier.

Agronome et économiste, Alex Bellande a, quant à lui, présenté les résultats de ses recherches sur la production maraîchère et l’élevage. Les filières bœufs, cabris, ont entre autres été analysées.

Des légumes, comme le mirliton, la carotte, le chou et l’ognon, très consommés en Haïti proviennent en grande partie de la République Dominicaine, selon Alex Bellande. Ce pays consacre, selon Bellande, 25.000 hectares de terre à la production de légumes, soit l’équivalent de la Vallée de l’Artibonite, en Haïti.

Alex Bellande informe que le coût de commercialisation de ces produits vers Haïti est très élevé, conduisant les revendeurs à revoir leur marge bénéficiaire.

Avec le coût élevé du transport, cet agroéconomiste pense qu’ « on va assister à une baisse de la demande haïtienne de légumes », tenant compte également de la situation socioéconomique désastreuse de la population après les ouragans d’août et de septembre derniers.

On peut s’attendre à une baisse de consommation de certains produits, selon Alex Bellande, qui constate simultanément une hausse des prix des produits maraîchers en République Dominicaine et une baisse de la demande en Haïti.

La production locale risque de baisser encore plus, prévoit-il.

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