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Tension et indignation à Pétion Ville suite à la décision d’un groupe de policiers « d’abattre » un propriétaire de taxi-moto

Radio Kiskeya
Mercredi 1er octobre 2008


Une vive tension a régné mardi soir dans divers quartiers de Pétion Ville (Est de Port-au-Prince), notamment aux abords du Commissariat de police de la ville, suite à une opération menée par la police contre des propriétaires de taxi-motos s’étant soldée par la mort par balle de l’un d’entre eux.

Pierre Michel Jean Noel (28 ans) a été abattu par des policiers à l’angle des rues Clerveau et Rigaud au moment où, voyant venir ces derniers, il tentait, comme plusieurs de ses collègues du secteur des taxi-motos, de quitter précipitamment une aire de stationnement non autorisée. Des policiers à moto l’ont alors pris en chasse et l’ont finalement abattu d’une balle au dos, après avoir procédé à des tirs de sommation. Pierre Michel Jean Noel est décédé sur le champ.

L’indignation des propriétaires de taxi-motos face à cette action qu’ils assimilent à une exécution pure et simple de l’un des leurs, était à son comble d’autant que, fait irrégulier selon eux, les policiers n’ont fait que dépouiller la victime de ses pièces d’identité avant d’abandonner la scène du crime.

Les propriétaires de taxi-motos ont tenté de se rendre au Commissariat de police pour y protester, mais en ont été empêchés par des patrouilles policières. Certains d’entre eux ont alors entrepris de bloquer certaines artères de la ville.

L’Association des taxi-motos de Pétion Ville dénonce le fait que la police n’a jamais indiqué une aire de stationnement pour les motos. De ce fait, pour les besoins de leur commerce, les propriétaires de taxi-motos ont dû s’en assigner une. C’est d’ailleurs le cas dans diverses autres zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince où le transport public à moto, suppléant à l’insuffisance et au coût exorbitant des autres moyens traditionnels de transport, est en nette expansion.

Ce grave incident survient à Pétion Ville au moment où l’image de la Police Nationale d’Haïti (PNH) est déjà mise à mal par une autre affaire, celle des brutalités policières dont a été l’objet la semaine dernière à Carrefour (banlieue sud de la capitale) une jeune comédienne haïtienne, Natacha Saintil.

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