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Haïti/Cyclones : Risques d’augmentation de l’exode rural

Une tendance de la communauté internationale à se démobiliser...


Sans oublier d’améliorer la gestion des risques et désastres pour prévenir les catastrophes majeures en Haïti, il faut augmenter et à intensifier les activités de réponse à la crise alimentaire, développer un programme de restauration et de protection de l’environnement et de réduction de la vulnérabilité, préconise la Commission nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa) .


P-au-P, 8 oct. 08 [AlterPresse] --- Les quatre derniers ouragans qui ont frappé Haïti en août et septembre 2008 pourraient encourager la migration des ménages des zones inondées vers les villes les plus favorisées.

C’est le constat dressé par la Commission nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa) dans son dernier rapport – provisoire – sur les dégâts causés par les cyclones Fay, Gustav, Hanna et Ike sur Haïti, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Analysant ces dégâts estimés à 61 millions de dollars américains dans le seul secteur agricole, la Cnsa craint que « si les conditions économiques et sociales ne sont pas rétablies rapidement, des ménages vont décider de migrer vers les villes plus favorisées, comme Port au Prince ».

« Il y a un risque évident que les populations les plus affectées tentent de migrer vers la zone métropolitaine relativement plus favorisée, ce qui engorgerait encore plus les services publics existants et causerait à moyen terme un regain d’insécurité civile », écrit la Cnsa.

Cette migration pourrait exercer une plus grande pression sur les services publics déjà insuffisants dans la capitale haïtienne, prédit la Cnsa, une structure dépendante du ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr).

Après ces cyclones en série, les prix des produits de première nécessité (riz, maïs, blé, etc.) deviennent plus élevés qu’au mois d’avril 2008, quand des émeutes de la faim avaient entraîné la destitution par le Sénat du gouvernement de Jacques Edouard Alexis.

Avec un taux d’inflation atteignant 18.8 pour cent au mois d’août 2008, les conditions socioéconomiques de la population pourraient être beaucoup plus désastreuses.

Face à ces considérations, la Cnsa suggère la mise en œuvre de programmes complémentaires pour permettre la restauration rapide du tissu social et économique des zones affectées.

Signalant la « bonne coordination » des actions humanitaires après les intempéries, la Cnsa estime que la fin de la phase de secours d’urgence fait apparaître une tendance de la communauté internationale à se démobiliser.

Les différents partenaires devraient rester fortement engagés pour aider au redressement économique et humain rapide du pays et à arrêter la dégradation de l’environnement et de la résilience de la population, poursuit l’organisme.

Dans ce dernier bilan, publié le 7 octobre 2008, la Cnsa appelle à augmenter et à intensifier les activités de réponse à la crise alimentaire, développer un programme de restauration et de protection de l’environnement et de réduction de la vulnérabilité.

La Cnsa propose également d’améliorer la gestion des risques et désastres pour mieux répondre à une série de catastrophes majeures comme celles qui viennent de s’abattre sur le pays.

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