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Ouragan à Cuba : les USA posent des conditions à leur aide !

Les Communistes.org
vendredi 12 septembre 2008


Déclaration du Ministère des Affaires Etrangères de Cuba

Hier mardi 9 septembre, à 11h50, le Département d’Etat a envoyé à la Section des Intérêts de Cuba à Washington la Note Verbale n° 252/18, dans laquelle, après avoir exprimé ses regrets pour les dégâts causés au peuple cubain par l’ouragan Ike, il réitère sa demande d’envoyer sur place « une équipe d’évaluation humanitaire » pour « procéder à l’inspection des régions affectées ».
Aujourd’hui, 10 septembre, à 19h20, la Section des Intérêts de Cuba à Washington a envoyé au Département d’Etat la Note Verbale n° 046/08 dans laquelle elle remercie les expressions de regret du Gouvernement des Etats-Unis pour les dégâts causés à Cuba par l’ouragan Ike, et réitère que Cuba n’a pas besoin de l’assistance d’une équipe d’évaluation humanitaire car le pays dispose suffisamment de spécialistes expérimentés pour réaliser ce travail.
La Note souligne que si le Gouvernement des Etats-Unis manifeste une réelle volonté de coopérer avec le peuple cubain, qu’il permette la vente à Cuba de matériaux indispensables pour refaire des toitures et d’autres pour réparer des logements, et pour rétablir les réseaux électriques.
Par ailleurs, la Note réitère la demande au Gouvernement des Etats-Unis de suspendre les restrictions qui empêchent aux entreprises étasuniennes de faciliter à Cuba des crédits commerciaux privés pour acheter des aliments dans ce pays.
La Note attire aussi l’attention du Département d’Etat sur le fait que pour permettre la vente des matériaux mentionnés plus haut et pour autoriser les crédits privés pour l’achat d’aliments, on n’a pas besoin de la visite à Cuba d’une équipe d’évaluation humanitaire.
Finalement, la Note Verbale de la Section des Intérêts de Cuba fait remarquer au Département d’Etat que sa note n° 252/18 réitère une sollicitude à laquelle le Gouvernement de Cuba a déjà répondu le 6 septembre 2008 par la Note n° 1886 du Ministère des Affaires Etrangères, et, ce qui est le plus significatif, ne répond réellement pas aux deux demandes concrètes que le Gouvernement de Cuba a fait au Gouvernement des Etats-Unis pour faire face aux dégâts occasionnés par l’ouragan Gustav, deux demandes répétées dans la Note présentée aujourd’hui.
Par ailleurs, ces dernières heures, des porte-parole du Gouvernement des Etats-Unis ont tenté de justifier le refus du Président Bush de permettre la vente à Cuba de matériaux indispensables et d’autoriser des crédits commerciaux privés pour acquérir des aliments dans ce pays.
La Secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, a catégoriquement affirmé le dimanche 7 septembre « Je ne crois pas (…) qu’une levée de l’embargo soit sage … ».
Le porte-parole du Département d’Etat, Sean Mac Cormack, a insisté lors d’une conférence de presse le lundi 8 septembre sur la soi disant importance de l’acceptation par Cuba d’une équipe d’évaluation qui fasse une inspection “in situ” des dégâts. A l’observation de journalistes comme quoi d’autres pays ont envoyé de l’aide sans exiger d’inspection anticipée des dégâts sur le terrain, Mc Cormack a répondu de manière évasive : « Nous verrons si le Gouvernement cubain change d’opinion et nous permette d’aider le peuple cubain ».
De son côté, le cubano-étasunien Carlos Gutiérrez, secrétaire du Commerce et co-président de la commission chargée d’appliquer le Plan Bush contre Cuba, s’est exprimé hier de manière hypocrite : « ...nous réitérons notre offre qu’une équipe d’évaluation de l’USAID voyage à Cuba pour évaluer la situation ».
Le comportement du Gouvernement des Etats-Unis est cynique. Il essaie de faire croire qu’il est désespéré pour coopérer avec Cuba et que nous le lui refusons. Il ment sans scrupule.
Pourquoi le Gouvernement des Etats-Unis insiste t’il sur le prétexte de faire une inspection sur place alors que l’information diffusée au sujet des importantes affectations provoquées par les ouragans à Cuba a été large et documentée ?
Pourquoi pose t’il comme condition l’envoi d’une équipe d’inspection, une condition que n’a posée aucun autre des dizaines de pays qui nous ont offert leur généreuse coopération ?
Pourquoi donc le Gouvernement des Etats-Unis refuse à Cuba la possibilité d’acheter chez lui les matériaux nécessaires pour réparer des logements, pour refaire des toitures, ou les composants utiles pour rétablir les réseaux électriques ?
Pourquoi interdit-il aux entreprises étasuniennes, et à leurs filiales de tout autre pays, de faciliter à Cuba des crédits privés pour acheter des aliments qui sont aujourd’hui indispensables pour assurer l’alimentation de la population affectée et reconstituer les réserves du pays en prévision de nouveaux ouragans ?
Voilà les questions auxquelles le Gouvernement des Etats-Unis doit répondre.
Voilà les questions que la communauté internationale, qui appuie Cuba de manière presque unanime dans sa lutte contre le blocus, pose au Gouvernement des Etats-Unis.
Cuba n’a pas demandé au Gouvernement des Etats-Unis de lui faire cadeau de quoi que se soit. Simplement de lui permettre d’acheter.
Le reste n’est que rhétorique pure, prétextes et justifications que personne ne croit.
Cuba ira de l’avant. Ni les ouragans, ni les blocus, ni les agressions pourront l’empêcher.

Ministère des Affaires Etrangères. La Havane, le 10 septembre 2008

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