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Trifluvien et ambassadeur, Gilles Rivard vit le drame des Gonaïves

Le Nouvelliste - Trois-Riviéres, Qc, Ca
Le mardi 09 septembre 2008
Mathieu Lamothe
Les Haïtiens ont été durement touchés par les ouragans au cours des dernières semaines.
Photo: PC

«Les Gonaïves c'est une ville qui souffre beaucoup. Les inondations et les dégâts causés par l'eau sont extrêmement importants. La ville est isolée car il y a des ponts qui ont été brisés ou endommagés. Alors c'est difficile d'amener des secours», a raconté le nouvel ambassadeur du Canada en Haïti, le Trifluvien d'origine Gilles Rivard, concernant les dommages causés par les dépressions majeures Fay, Gustav, Hanna et Ike au cours des dernières semaines.


Le Trifluvien d'origine Gilles Rivard, ambassadeur en Haïti.
Photo: Le Nouvelliste

Bien qu'il soit basé dans la capitale Port-au-Prince depuis son entrée en poste en juin dernier, une ville qui a été beaucoup moins touchée que Les Gonaïves située dans le nord du pays, le diplomate est bien au fait de tout le travail qui sera nécessaire pour relever cette île, qui commence à avoir l'habitude des catastrophes naturelles.

Rappelons que plus de 3000 habitants sont morts dans cette même ville lorsque l'ouragan Jeanne a frappé en 2004.

«C'est un peu une répétition mais il y a heureusement eu moins de morts», a-t-il laissé tomber.

Présentement, les autorités évaluent à entre 500 et 600 le nombre d'Haïtiens qui ont perdu la vie en raison des catastrophes naturelles.

L'ambassadeur précise cependant que ce nombre pourrait malheureusement être revu à la hausse.

«Il y a beaucoup de villages qui sont isolés dans ces régions, ce qui fait que le décompte des gens décédés en raison des ouragans pourrait augmenter au cours des prochains jours», a-t-il poursuivi.

À titre d'ambassadeur, le frère de l'animateur et producteur Paul Rivard est impliqué dans la coordination du déploiement de l'aide humanitaire en provenance du Canada, qui se chiffre présentement à 600­000­$.

En collaboration avec l'Organisation des Nations Unies (ONU) et les autorités haïtiennes, il s'assure que l'aide soit distribuée selon les besoins.

Il pourrait d'ailleurs être amené à se rendre sur le terrain dans le cadre de ses fonctions si le besoin se fait sentir.


Reconstruction

Présentement en mode gestion de crise, les autorités haïtiennes et les membres de la communauté internationale auront beaucoup de pain sur la planche afin de relever le pays.

«Ça va demander du travail à long terme. Il va falloir recreuser et déboucher les égouts. Il va falloir reconstruire un certain nombre de choses, notamment l'hôpital des Gonaïves qui a été inondé. Il y aura du travail pour longtemps dans ces régions", a-t-il avancé.

L'ouragan Ike, le dernier qui a frappé Haïti, poursuit sa route destructrice.

Accompagné de vents violents et de fortes pluies, il a balayé Cuba, détruisant des maisons, arrachant des arbres et soufflant de hautes vagues sur les côtes de cette île.

Environ 900­000 ­habitants ont été évacués de son parcours qui pourrait le mener ensuite vers les États-Unis.


Appel à la population

Le chanteur d'origine haïtienne Luck Mervil et le Centre d'étude et de coopération internationale lancent un nouvel appel à la solidarité.

Ils invitent toute la population du Québec et du Canada à se montrer plus généreuse que jamais.

Le CECI a besoin de plus de 500­000­$ pour la première urgence, viendront ensuite les phases de réhabilitation des routes, ponts et infrastructures, la reconstruction des écoles, centres de santé et des maisons et la réhabilitation des terres agricoles pour reprendre la production et répondre à la crise alimentaire.


L’ambassadeur en a déjà vu d’autres



Le nouvel ambassadeur du Canada en Haïti, le Trifluvien Gilles Rivard, que l'on voit ici en compagnie du président haïtien René Préval, estime que les ouragans qui ont frappé ce pays au cours des dernières semaines ont fait des dommages considérables.
Photo: PC

Les catastrophes qui ont frappé Haïti au cours des dernières semaines ne sont pas les premières que Gilles Rivard vit depuis le début de sa carrière de diplomate.

Avant de déménager ses pénates en Haïti, le Trifluvien d’origine a vécu en Guinée, au Pérou et au Costa Rica.

Ces pays ont également été frappés par des catastrophes humaines ou naturelles pendant qu’il s’y trouvait.

«J’étais au Pérou pendant la crise des otages lorsque l’ambassade du Japon a été occupée par les révolutionnaires du MRTA (Movimiento Revolucionario Tupac Amaru) en 1996 et 1997. J’ai également vécu des tremblements de terre au Costa Rica et au Pérou», s’est-il rappelé.

Comme il ne se trouvait pas dans les Gonaïves lorsque les ouragans ont frappé, le diplomate peut difficilement comparer ces catastrophes avec celles qui sont survenues dans les autres pays qu’il a habités.

«Si j’avais vécu aux Gonaïves, probablement que j’aurais dit que c’était les pires. Mais j’ai vécu un tremblement de terre au Costa Rica assez éprouvant. La crise de l’ambassade du Japon était aussi intense. Ici, on gère plus la crise qu’on la vit car Port-au-Prince n’a pas été affectée en premier lieu», a-t-il tenu à préciser.•

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