mercredi

Port-au-Prince croule sous les immondices

HPN
Posté le 9 septembre 2008


Le passage des derniers ouragans en Haïti n’a pas fait que des morts et causé des dégâts matériels. Il laisse aussi des tas d’immondices le long des rues de la capitale et des communes avoisinantes.

A Carrefour, les piles de déchets sont revenues encombrer la route nationale # 2 qui relie les quatre départements du Sud.

A proximité de l’ancienne salle de ciné Cric-Crac s’élève une montagne d’immondices qui gagne de plus en plus la chaussée. Une situation causée par l’ouragan Hanna dont les rafales de vents ont cassé bon nombre de branches d’arbres plantés au bord de la route et dans plusieurs quartiers de cette paisible commune.

Les Carrefourois avaient amassé au bord de la rue les branches mortes, qui ont toutefois conservé leur verdeur tout le temps que tombaient les pluies, pouvait-on remarquer.

Des tas de ramures occupaient ainsi le trottoir et, comme d’habitude, les riverains n’ont pas tardé à y ajouter leur lot de déchets organiques et de matières plastiques.

«Au début c’était bien amusant de voir ces tas de déchets verts au bord de la route, on se disait que c’était des déchets propres et que ce serait bien si l’on pouvait en avoir uniquement des comme ça », s’amuse un Carrefourois.

«Mais maintenant la plaisanterie n’est plus drôle, vu que les gens ont profité pour vider toutes sortes d’ordures sur les déchets verts, qui entre-temps ont changé de couleur», ajoute-t-il.

D’autres habitants de la commune se demandent ce que fait la municipalité de Carrefour et le flamboyant maire Yvon Jérôme qui prône depuis son élection que «Kafou ka bèl» (Carrefour peut-être belle).

Jusqu’ici la commune demeure l’une des plus insalubres de Port-au-Prince, peut-on noter.

Arrivé au centre-ville, c’est le même constat. A ceux qui viennent du sud de la capitale, le Portail Léogâne annonce la couleur. Il leur offre une image des plus indignes. La boue omniprésente, les tonnes de fatras, les eaux stagnantes et puantes, la mauvaise odeur due parfois aux matières fécales déversées la nuit par les vidangeurs donne une idée de la capitale haïtienne.

Tout au long de l’avenue Jean Jacques Dessalines, du Portail Léogâne à l’arrêt de bus de la Téléco, et même au-delà, le constat est le même : des piles de déchets s’accumulent à chaque coin de rue, comme pour indiquer des adresses dans une ville sans repères.

Ces déchets s’amoncellent parfois à proximité de bennes à ordures placées par la municipalité de Port-au-Prince. Celles-ci restent parfois vides ou débordent, selon le cas.

Pour compliquer les choses, les mairies de Port-au-Prince et de Carrefour ne semblent guère pressées d'assainir les rues.

Comme nouvelle curiosité au centre-ville, l’on remarque à certains carrefours, des piles de morceaux de bois coupés, qui étaient avant Hanna de beaux arbres verts.

Ils ne sont plus destinés qu’à alimenter les boulangeries ou les blanchisseries, après que des bûcherons de la ville se soient acharnés dessus.

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