Le président Préval critiqué pour avoir donné 2 500 gdes au Téléthon de dimanche

HPN
Posté le 16 septembre 2008

Lundi soir, des animateurs d’une émission de radio ont vertement critiqué le don de 2 500 gourdes du président Préval au Téléthon de dimanche dernier organisé au Parc de la canne à sucre.

Dans leur émission du lundi soir dans laquelle les animateurs de la Plate-forme Magik (Magik 9, 100.9) passent en revue les activités culturelles du week-end, ces derniers en sont venus à commenter le Téléthon du dimanche dernier et le don, dérisoire selon eux, du président Préval.

Cet événement qui avait réuni, entre autres, des personnalités du monde musical et du monde politique, était l’occasion offerte à plus d’un d’apporter leur soutien en espèce ou en nature aux sinistrés des différentes régions du pays.

L’on est ainsi venu, dans cette émission, à commenter le don du président René Préval qui, dimanche dernier, avait participé au Téléthon «en tant que simple citoyen», comme il l’avait dit lui-même.

Le débat de ce lundi portait sur le fait que le président «n’avait donné que 2 500 gourdes», ce qui a fait des gorges chaudes auprès des animateurs de la Plate-forme qui ont même tancé le président «d’avoir donné si peu de tout ce qu’il a». On est en démocratie.

Pour certains animateurs de la plate-forme, «seul le geste comptait» tandis que selon d’autres, il y a des gestes qui ne comptent pas, comme le fait d’être président (supposément riche) et de donner si peu.

Ces commentaires sont accueillis diversement par les auditeurs qui avaient suivi l’émission.

Pour certains, le président, atteint d’ironie chronique et de pingrerie maladive, voulaient encore par ce geste se payer la tête des gens.

Pour d’autres, le président Préval a bien cherché ces quolibets. «Il pouvait bien ne pas se présenter au Téléthon en se disant qu’il avait déjà donné, son gouvernement ayant décaissé 51 millions de gourdes pour venir en aide aux sinistrés», opine une jeune dame.

«Il pouvait tout aussi bien envoyer quelqu’un à sa place », commente un auditeur ajoutant qu’il s’agissait du citoyen, qui dispose de son avoir comme il l’entend, et non du président.

Enfin, d’autres opinent que le président Préval est un honnête homme qui, au lieu de se servir allégrement dans les caisses de l’Etat et de montrer qu’il donne des millions, a mis la main dans ses propres poches.

Il faut souligner que cette mentalité de président richissime est incarnée dans l’esprit des Haïtiens qui croient qu’être au timon des affaires est une bonne occasion pour s’enrichir. Ce qui a poussé un grand nombre de nos hommes d’Etat à utiliser la présidence pour garnir leur compte en banque. En Haïti, l’on ne conçoit guère retourner travailler après avoir été au sommet de l’Etat.

Rappelons les bons exemples du président Clinton, qui s’est remis au boulot après ses huit ans de Maison Blanche, et celui du vice-président Gore. Bill Clinton s’est adonné à l’écriture, a donné des conférences un peu partout dans le monde et s’est impliqué dans la lutte contre le sida. Al Gore s’est découvert des talents de cinéaste et a même décroché un oscar.

Plus près de nous, les présidents Manigat, Boniface et Aristide se sont adonnés à l’enseignement.