mercredi

« Le bilan est moins lourd qu'en 2004, mais... »

Ouest-France
mercredi 10 septembre 2008

: Reuters
Nicolas Moreau. Il est coordinateur, à Port-au-Prince, d'Initiative et développement. Cette ONG, présente en Haïti depuis 1994, mène une dizaine de programmes, notamment dans la région des Gonaïves.

En 2004, le cyclone Jeanne avait fait plus de 2 000 morts dans la région des Gonaïves.

Cette fois, le bilan est beaucoup moins lourd. Un système d'information a été mis en place, les gens ont été prévenus. Cette région, et celle de Cabaret ont été très touchées. Mais il ne faudrait pas qu'on oublie des zones plus rurales aussi touchées, où la population attire moins l'attention.

De quelles natures sont les dégâts ? Quels sont les besoins urgents ?

Les dégâts : des voies de communication, des ponts, des canalisations d'eau, des maisons détruites, des gens qui ont perdu tous leurs biens ; une partie des récoltes emportées. Les besoins urgents : c'est l'aide alimentaire, des centres de santé pour prendre en charge les blessés, et un approvisionnement en eau potable.

Les dégâts causés par Jeanne avaient-ils été réparés ?

Il y a énormément de critiques sur l'utilisation qui a été faite de l'aide internationale envoyée en 2004. Beaucoup d'investissements prévus n'ont pas été réalisés : des routes, des canaux d'évacuation... L'argent est arrivé, mais il y a eu un fort taux d'évaporation... Il aurait fallu mettre en place un dispositif de suivi et de contrôle.

Comment rendre le pays moins vulnérable ?

Il faudrait protéger l'environnement, stopper la déforestation. C'est un pays très dénudé ; ça joue beaucoup sur les quantités d'eau qui dévalent. La grande majorité des Haïtiens sont paysans et vivent au jour le jour. Dès qu'il y a un coup dur, ils se réfugient sur la production de charbon de bois pour gagner un peu d'argent. Et puis il faudrait faire des aménagements. À Gonaïves, s'il y avait eu des canaux qui permettent d'évacuer les eaux, la situation ne serait pas aussi critique.


Recueilli par Serge POIROT.

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