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Haiti-Infrastructures : Arrêt sur image vive à Montrouis

HPN
Posté le 20 septembre 2008

À Montrouis, la situation n’est pas différente du reste du pays, à cause du mauvais état de la route et de l’effondrement des ponts. Certains se plaignent tandis que d’autres en profitent pour se faire de «bonnes affaires». Arrêt sur image.


Une bonne centaine de gros autobus attendent à la queue leu leu du côté Est (côté Arcahaie) alors qu'une quarantaine d'autobus attendent du côté Ouest (côté Saint-Marc), moteurs ronronnant pour ceux qui sont les plus proches du pont car ils sont les premiers à recevoir les clients qui viennent de traverser le pont fermé à pied. Plusieurs chauffeurs, dont les autobus sont immobilisés depuis des heures, se chamaillent verbalement. Les nerfs sont à vif.

Des centaines de petites marchandes se faufilent le long des autocars, des portefaix munis de brouettes offrent de porter valises et paquets. À l'entrée du pont affaissé, une voiture de police. Une chaîne est tendue entre les parapets du pont afin d'empêcher les véhicules de passer. Des passants portent un matelas sur leur tête, un autre roule devant lui un gros pneu encore emballé.

' Tout ça est bon pour l'économie de Montrouis, susurre un vendeur de cartes téléphoniques. Cela fait beaucoup de monde obligé de s'arrêter des deux côtés du pont.'

Tout à côté, une petite marchande vient justement de vendre trois avocats à un couple de Blancs. La petite vendeuse s'esquive dans la foule, rieuse. Manifestement, elle a fait un bon coup.

Fumée dense des moteurs diesel, poussière. Foule dense entre les autobus, qui forment comme une murale pétaradante le long de la Nationale #1.

Le pilier central du pont ne s'est pas totalement effondré mais sa base a été grugée par les eaux en furie, ce qui explique qu'il se soit affaissé, entraînant avec lui une partie de la travée centrale du pont. La réparation sera sûrement longue et coûteuse.

D'après un missionnaire américain qui a traversé trois fois en contrebas à gué, le nouveau passage sera prêt d'ici mardi prochain. Évidemment, ce sera temporaire et sa longévité dépendra fortement de la quantité d'eau.

Quelques gros autobus ont tenté encore aujourd'hui de traverser à gué la rivière mais ils ont de gros problèmes car leur passage crée des trous profonds dans le lit de la rivière. L'un d'eux a failli se renverser en plein milieu de la rivière ce midi. L'un des responsables de la Minustah se tenait tout près sur un banc de sable de la rivière et a manqué d'être écrasé à mort.

Les hôtels situés à l'ouest du pont crient famine. À Moulin-sur-mer par exemple, tout était fermé car il n'y a plus personne qui vient de Port-au-Prince.

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