HaitiImpact.com
30-08-2008
Il y a de cela deux ans, lors d'une émission dominicale sur radio MEGASTAR, je décrivais le deuxième mandat du Président Préval comme le lieu idéal pour la réalisation d’un Tsunami politique en Haïti, en référence aux dommages physiques causés par le Tsunami du Sud- Est asiatique. A l'époque, Il n’était pas question d’animosité contre le Président Préval, mais plutôt une conviction intime vis-à-vis du pouvoir en place selon laquelle que tout ce qui possède une souche Lavalas ne peut produire rien de positif pour Haïti.Récemment dans un article rédigé sur la ratification du choix de Mme Pierre Louis comme premier ministre désigné, j’avais inséré deux idées majeures qui semblent se confirmer ces jours ci. La première était qu’avec la nomination de Mme Pierre Louis, personne ne pouvait prévoir ce que ferait le président Préval. La seconde était que si le parlement devait ratifier le choix de Mme Pierre Louis comme Premier Ministre, le Président Préval et Mme Pierre Louis devrait donner la garantie qu’ils rapatrieraient l’administration publique et le DNSCRP ( Document National de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté) pour en faire des cadres légaux et nationaux en cherchant à transformer le DNSCRP en un plan national susceptible de faire atterrir dans les circonscriptions électorales des programmes et des projets que les parlementaires pourraient revendiquer lors des prochaines élections législatives.
Rappelons que le DNSCRP a fait l’objet d’émiettement avant la lettre avec la conférence de MADRID qui a déjà commencé sa distribution au niveau du FIDA, de la FAO, du PAM et de l’UNICEF.
Mes deux propositions sans avoir le caractère trivial des détracteurs de Mme Pierre Louis, ni le caractère flatteur des proches du pouvoir, étaient pour signifier l’impossibilité de Mme Pierre Louis d’accéder à ce poste. En effet, d’un coté le DNSCRP n’est pas un document haïtien de stratégie. Il s'agit d'un framework passe-partout de la communauté internationale à travers la Banque Mondiale qui sous le couvert d’alibi mystificateur, cherche à se dédouaner des échecs dont elle est à l’origine dans le tiers monde, tout en maintenant les mêmes approches de mondialisation et de globalisation qui ont fait la faillite des petits pays.
En aucun cas Mme Pierre Louis ne pourra pas modifier le DNSCRP (Document National de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté) qui est en gros le contenu de l’exposé de politique générale. De plus, Mme Pierre louis, issue de la mouvance Lavalasienne et s’étant retrouvée dans tous les cabinets politiques des présidents Aristide et Préval, de 1990 à 2008, pendant qu’elle gérait le FOKAL, ne saurait faire la différence sinon d’enfoncer le clous du cercueil d’Haïti en se présentant comme le moule, le médium et le tremplin pour la concrétisation des idées politiques du Président Préval connues de lui seul et de ses proches.
Dans ce sens la publication et le projet d’installation du cabinet de Mme Pierre Louis, avant l’énoncé de politique générale devant le parlement, même si l’article 137 le justifie, rentre dans le cadre d’un projet de fait accompli présagant que la deuxième mi-temps devrait être celle de l’Espoir.
En effet le cabinet tel que publié reflète bien cette tendance. Quelle est donc cette tendance? La tendance est de constituer un gouvernement qui faciliterait la communauté internationale dans ses dérives traditionnelles et de permettre au gouvernement Préval de paver le chemin pour le changement de la constitution et de constituer une équipe homogène capable d’assurer l’avenir de l’espoir pour 2011.
Les ministres des Finances et de la Planification contrairement à ce que l’on pourrait croire ne sont pas des ministres de l’Espoir encore moins ceux du président Préval. Ce sont deux ministres imposés par la communauté internationale pour continuer la politique de la compression des dépenses publiques, la politique humanitaire d’Alexis et appliquer le DNSCRP à travers les ONGs. Le Ministre des collectivités territoriales qui est un véritable ministre de l’Espoir est le pivot autour duquel vont se jouer les prochaines élections. Par un tour de main dont les Espoiristes ont seul le secret, ils ont détruit les partis politiques au niveau de la chambre basse et ont pu se constituer une majorité conjoncturelle profitable seulement aux membres du bloc le moment présent, car le projet échoué d’installer le cabinet avant l’énoncé de politique général devant le parlement et la fuite en avant de rendre public la formation du cabinet à l’insu du bloc CPP, montre que le CPP, en tant que parlementaires, peut être victime d’un moment à l’autre et que ce n’est pas forcément qu’ils auront le support économique du gouvernement pour les législatives de 2011.
Le ministère des affaires sociales bien convoité par les acteurs politiques est un ministère clef de par la nature de fonds allouer à cette institution et par son affiliation avec l’ONA. Les partis politiques qui ne sont pas des saints, ils caressent aussi l’espoir légal de prendre le pouvoir un jour. De ce fait, ils ont compris le jeu politique qui se profile et devant le refus permanent du président Préval de les associer au pouvoir se sont retirés de la négociation.
A malin malin et demi, la MINUSTHA, qui a toujours encouragé la formation de gouvernement d’ouverture ou de coalition est aujourd'hui coincée dans le dossier comme un chat qu’un rat aurait pris, en accueillant très tôt comme un souffle de satisfaction l’idée des sénateurs et des partis politiques de voter ou de faire voter l’énoncé de politique général, même si leur partis politiques n’intègrent pas le pouvoir exécutif.
La MINUSTHA semble être partie prenante de toutes les magouilles parce que la MINUSTHA qui finance le budget national à 65% n’a jamais voulu financer le fonctionnement de tous les postes politiques crées par la constitution de 1987 comme les CI, AI. AD, CD, AM, ASEC. A ce sujet le président Préval et la MINUSTHA se sont rejoints sur plusieurs points de l’imbroglio politique.
Le tollé politique déclenché par la diffusion de la formation du cabinet et son installation avant sa comparution par devant les chambres séparées pour recevoir le vote de ratification de l’énoncé de politique général du premier ministre semble réduire pour de bon les chances de Mme Pierre Louis d’accéder au poste de la Primature.
Cette fuite en avant révèlerait jusqu’à preuve du contraire l’existence d’un complot qui se tramerait entre le gouvernement et la MINUSTHA pour écarter le parlement, nommer une nouvelle assemblée constituante en vue d’amender la constitution et permettre enfin au Président Préval d’accomplir ses desseins.
Cette stratégie a fragilisé d’avantage la personnalité politique de Mme Pierre Louis qui, si contre la volonté des politiques , elle accède à la Primature, elle ne sera pas en mesure d’exécuter la nième partie des objectifs de Mr Préval, parce qu’elle rencontrera un tsunami politique.
Toutes les chances de Mme Pierre Louis d’accéder à la Primature dépendront désormais de la MINUSTHA dans ses relations avec les partis politiques et le Sénat. A son tour, la MINUSTHA qui a maladroitement joué dans le dossier pour se racheter n’hésiterait pas à aucun moment à corrompre les chefs des partis politiques écartés des négociations, en les promettant de financer leurs ONGs et à acheter au prix fort les votes des sénateurs pour ne pas faire le jeu des fourberies de la politique haïtienne comme au temps des élections de 2007.
Agr Michel William
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Photo/Joseph Ollrich
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